Dans un soucis de transparence, de recul analytique mais aussi de communication avec les futurs pledgeurs,
publiait le 2 juillet 2015 une analyse post-mortem de la campagne de financement participatif de leur futur jeu HOPE de .

Certes, la campagne se serait terminée avec le financement demandé mais ca ne suffisait pas à la maison d’édition qui entends bien proposer à ses joueurs un expérience innovante avec ses jeux et surtout les univers qu’ils amènent à table.

hope

Les points clés d’une campagne de financement participatif s’imposent au monde du jeu de société de la même manière que pour les autres produits passant par ces plateformes :

  1. Le produit doit être fini
  2. Crowdfunfing : Il ne s’agit plus du produit

if your house is collapsing, you will never sell it, even with a very nice pool.

Le produit doit être fini

Inutile d’imaginer lancer un si vous n’ètes pas convaincu de votre produit. Tim Dumain, co-fondateur de la maison d’édition l’explique bien, même lors du lancement de la campagne il n’était pas encore convaincu par le plateau et aurait voulu encore le re-dessiner … Vous le savez, un jeu n’est jamais fini et c’est sans doute là que se place également l’impact du sur le paradigme de l’édition ludique : Lancer la campagne devrait être vécu comme le lancement en production… on ne touche plus à rien.

HOPE de olivier grégoire chez Morning Players

Le plateau de Hope, une gageure de présenter de la 3D en 2D. Déjà 50 versions du plateau et ce n’est pas encore fini, confirme Tim Dumain

On ne touche plus à rien de très important, on évite de modifier les éléments qui consituent la colonne vertébral du jeu. Il sera évidemment possible de modifier certains éléments avant le véritable lancement en production mais il devrait être exclu de repenser la mécanique ou le matériel avec un impact potentiel sur le jeu lui-même.

Il ne s’agit plus du jeu

Quand vous participez (« pledgez ») à un crowdfunding pour un jeu. Vous vous projetez dans la sensation du jeu qui vous allez recevoir. Vous vous imaginez y jouer avec vos amis et jamais vous ne vous posez la question : « est-ce que le jeu sera abouti ? »

Quand j’achète de la musique je sais que la prise de son sera bonne

Quand vous achetez un jeu, vous vous demandez certainement si le jeu va vraiment vous plaire parce que vous n’y avez pas encore joué mais vous ne vous posez aucune questions concernant la qualité du jeu du point de vue du , des illustrations, des pions, de la mécanique ….

Par analogie, lorsque vous achetez de la musique, vous ne vous posez aucune question concernant la qualité du bassiste, du chanteur ou encore de la prise de son.

Pourquoi ? Parce que quand vous achetez de la musique, vous achetez un produit fini et vous savez que le produit répond aux qualités imposées par le marché et le public cible. Un single mal mixé, mal enregistré et avec un chanteur qui chante faux ne trouvera pas son public…

Quand vous ètes dans le processus d’achat, vous n’achetez pas un produit. Vous achetez un objectif !

Dans le cas de la musique, votre objectif est d’écouter, de retrouver les même sensations que lorsque vous l’avez écoutée la première fois à la radio, de partager avec vos amis et de ressentir des sensations positives.

Ce n’est sans doute pas le premier à parler de cette manière mais c’est sans doute la personne qui en parle le mieux, Simon Sinek, fondateur du site www.startwithwhy.com, base le processus d’action sur un élément central : « le pourquoi ». Il a appelé ça le « Golden Circle » et parle du modèle qui, selon lui qui explique pourquoi les leaders générent l’action, la création, l’innovation…

Pourquoi allez vous jouer ?

Pourquoi allez vous acheter ce jeu ?  … Le produit lui même et la manière dont vous allez l’acheter passent au second rang.

People don’t buy what you do but why you do it

En bref, pour le crowdfunding, il ne s’agit plus du jeu mais bien de la communauté de joueurs (who) que vous visez et de l’objectif (why) qu’ils vont vouloir atteindre en achetant vos jeux (what).

Quand on participe à une campagne de financement participatif, je suis convaincu qu’on alimente ce « why » plutôt que ce « what » qui se retrouvera un jour ou l’autre sur une étagère de magasin. Le « why » c’est faire partie de ceux qui ont pledgé et qui font directement partie d’une communauté privilégiée.

La raison pour laquelle il était apparemment nécessaire de post-poser la campagne de HOPE est que les éléments permettant de consolider ce « why » n’étaient pas encore présents … laissons-nous gagner donc par l’impatience et le futur lancement de la campagne  en préparation par Morning Players.

:: L’analyse post-mortem de Morning Players